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Le couple à l'épreuve du covid-19: Avec qui je confine?


Pour la plupart, cette question vous avez dû vous la poser dans un délai très court, si tant est que vous vous la soyez posée. En effet, comment oser formuler un doute sur la pertinence d’un confinement avec son conjoint et ses enfants ? Donc vous vous êtes interrogé sur où confiner : nous restons chez nous ou nous fuyons nous réfugier dans notre maison de campagne ou de bord de mer en espérant pouvoir faire de grandes ballades sur la plage, en forêt ou en montagne loin de la pandémie des grandes villes. Les étudiants ont rejoint les parents, nous avons hésité à nous installer chez des parents âgés pris entre la volonté de les aider dans cette période et le risque de leur faire prendre des risques.

Pour ces couples installés, la réponse a été presque une évidence. Mais il n’en est pas de même pour les relations naissantes, les couples non cohabitant, les couples en cours de séparation, et ceux en crise aigüe.

Comment décide t-on alors que nous avons commencé notre relation depuis quelques semaines voire quelques mois, si nous allons nous confiner ensemble ou séparément. Faut il préserver la relation en allant pas trop vite et confiner ensemble au risque de se rendre compte très vite que le mode de vie de l’autre est incompatible avec le sien. Que la promiscuité avec un autre est très difficile dans un espace restreint lors que cela fait longtemps que nous sommes célibataires, avec ses hauts et ses bas, mais somme toute dans un certain confort.

Ou alors nous confinons de manière séparée et nous sommes confrontés au manque de maturité de la relation, à l’intimité encore fragile, aux rituels tout juste naissants qui complique les relations à distance, au manque et au désir de fusionner des débuts de la relation.

Le choix a été kafkaïen et a pu être compliqué par des désirs et des envies divergentes entre les deux partenaires, ce qui n’a pas manqué d’introduire des questionnements. Il (elle) préfère confiner seul(e)…en fait il (elle) ne m’aime pas, il n’est pas prêt à s’engager. Cela aurait été l’occasion d’éprouver notre relation et de la construire à l’abri de l’agitation quotidienne, se dit le premier, tandis que le second éprouve une grande inquiétude à se faire envahir, devoir compter avec un autre qu’il ne connaît pas, ne pas se sentir prêt à plonger directement dans une relation dont quelques heures avant il (elle) ne savait pas si elle serait durable.

Dans ma patientèle individuelle, j’ai vu les deux choix advenir et pour le moment, les retours d’expérience vont attendre pour se faire sentir.

Car non seulement il a fallu prendre cette décision dans un délai des plus rapide et nous l’avons pris sur une base de 15 jours, ce qui était relativement court, mais il s’avère que ce sera beaucoup beaucoup plus long…A t-on fait le bon choix ? Pourquoi tu n’as pas voulu confiner avec moi et as tu préféré ta famille ? Ton choix nous empêche à présent de nous voir pendant 45 jours peut être….C’était une très mauvaise idée d’espérer pouvoir confiner ensemble aussi longtemps dans ton deux pièces. Je n’ai pas mon espace, je n’ai pas toutes mes affaires et tu ne me fais pas de place….

Il en est de même pour les couples non cohabitants déjà installés dans une relation qui ont dû prendre cette décision et qui, selon ce que je peux observer avec mes patients et mon entourage (les statistiques ne sont pas représentatives) ont choisi de confiner séparément. Ce n’est pas sans poser de questions et certainement remettre les interrogations de la pertinence de cette non cohabitation au centre.

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